CLAUDE RAO - L’amitié entre les peuples serait-elle plus forte que la politique politicienne des gouvernements pourtant légitimement élus? Plus authentique, en tout cas. Car les actes valent plus que les paroles. Face à la gue-guerre qui semble opposer nos deux pays sur le plan diplomatique (rappelons que l’ambassadeur français à Rome a récemment été rappellé en France), deux maires de deux villes transfrontalières, Cuneo et Barcelonnette, ont arboré le drapeau de leur voisin à côté du leur. En faisant ainsi de leur mairie le symbole d’une amitié historique indéniable entre la France e l’Italie.

Après la deuxième Guerre mondiale, avec le Traité de Rome et l’entrée des deux Pays dans l’Union européenne, on avait cru que les bavures diplomatiques et les oppositions prenant en otages les peuples contre leur gré appartenaient définitivement au passé. Un passé chargé d’histoire, mais aussi de gros nuages noirs. Malheureusement les événements de ces dernières semaines nous ont donné tort. Il faut croire que la politique connaît des raisons que les peuples ne connaissent guère.

Cette fois-ci, toutefois, deux politiciens n’ont pas joué le jeu. Il s’agit de M. Federico Borgna, maire de Coni (ville du Piémont italien, jumelée avec Nice) et de M. Pierre Martin-Charpenel, maire de Barcelonnette, ville sise dans le 06. En répondant à l’esprit transfrontalier qui «conjugue bien la tête et le cœur», comme l’explique dans un commentaire sur Facebook Riccardo de Demonte (ville jumelée avec Barcelonnette). Selon le commentaire de Luciano «ce sont des gestes de solidarité et de fraternité» qui, «favorisent la paix entre les peuples», d’après Paolo.

Bien sur, ces actes ne font pas l’unanimité et il y en a même qui se demandent s'ils rentrent dans les cas prévus par la loi. Mais ces gestes d’apaisement, face à une politique de plus en plus agressive (de deux côtés), rassurent ceux qui ne partagent pas une vision faussement nationaliste et, tout compte fait, obtuse. Ceux qui ne regardent pas dans le rétroviseur de l’histoire se sentent ainsi compris et représentés.

Claude Rao

(Dans les photos: le drapeau de la France sur la mairie de Coni et de Barcelonnette)